Installer un puits canadien : un climatiseur peu onéreux, écologique & performant
Lorsqu’on parle économies d’énergie, énergie renouvelable, performance énergétique et avant même de penser intelligence du bâti et mécanique des fluides, beaucoup imaginent immédiatement appareils futuristes et sophistiqués . Or des méthodes simples et ancestrales permettent aussi et surtout de réaliser de substantielles économies dans l’habitat sans la moindre émission de CO². C’est ce que nous allons voir avec le puits canadien, autrement appelé puits provençal ou échangeur air-sol.
Remisé au placard dans les années 70 alors que l’énergie était bon marché, le puits canadien nous apparaît aujourd’hui comme une solution optimum pour alléger sa facture énergétique et limiter ses besoins en énergie fossile. Si beaucoup connaissent de nom cette technologie, peu en revanche savent en réalité ce qu’il en est exactement. A travers ce billet nous vous proposons d’en savoir un peu plus sur un procédé qui, en France, peine à faire sa place au soleil en dépit de ses nombreux avantages.
Les origines du puits canadien restent encore assez floues, mais nous en sommes certains, le procédé ne date pas d’aujourd’hui ; les romains déjà jouissaient d’un très grand confort dans leurs habitations grâce à ce fameux puits. Contrairement à ce que certains imaginent, le puits canadien ou provençal ne ramène pas de l’eau à la maison mais de l’air, sans machinerie aucune, d’où son intérêt pour le chauffage et le refroidissement. Regardons donc maintenant en détail son fonctionnement.
Parmi les différentes familles d’énergies renouvelables, le puits canadien est à classer dans la section géothermie. En effet, il est né du simple constat que la température du sous-sol est beaucoup plus constante et se rapproche plus de la température recherchée dans nos intérieurs que celle de l’extérieur.
En hiver, la température du sous-sol est plus chaude que l’air ambiant, et inversement en été, le sous sol est plus froid que l’air extérieur. On note aussi un décalage similaire entre la température du jour et celle de la nuit dû à l’importante inertie thermique de la terre.
En d’autres termes, une fois la nuit tombée la terre restitue lentement la chaleur qu’elle a emmagasiné le jour, et durant la journée elle fait de même avec la fraîcheur captée la nuit.
Avec le puits canadien l’astuce réside donc dans le fait de transporter l’air chauffé ou refroidi dans le sous-sol pour l’amener dans la maison et ainsi tempérer l’air intérieur. Pour se faire, il suffit de relier la maison à un tuyau souterrain. Une des extrémités ressortira côté jardin pour capter l’air, et l’autre sera installée à l’intérieur de la maison pour « recracher » l’air tempéré qui aura circulé sous la terre. Ce système permet de limiter grandement l’apport du chauffage conventionnel. De même il rend bien souvent obsolète le climatiseur conventionnel.
Voici nos réponses à quelques questions fréquemment posées. Si vous en avez d’autres ou si vous avez installé un puits canadien dans votre résidence et souhaitez partager votre expérience, n’hésitez pas à réagir en nous laissant un message plus bas !
A quelle profondeur le tuyau doit-il être enterré ?
La profondeur idéale du tuyau est variable en fonction du climat de chez-vous. Pour les latitudes tempérées comme celles où nous nous trouvons en France, il est nécessaire d’enfouir le tuyau à au moins 1.5/2 mètres de la surface. Plus le tuyau est profond plus la température de l’air sera constante et proche de nos besoins.
Quel type de tuyau choisir ?
Tout matériau ne peut faire l’affaire pour un puits canadien. En effet le tuyau doit être assez souple pour suivre les mouvements de terrain tout en étant résistant au tassement. Pour garantir un air sain il doit aussi être anti-corrosif, lisse pour éviter que de l’eau stagne et surtout parfaitement étanche afin qu’aucune pollution externe ne viennent souiller l’air intérieur.
Nous pensons par exemple au radon, un gaz radioactif naturellement présent dans le sol, tout particulièrement dans les terrains volcaniques ou granitiques qui ne doit en aucun cas s’infiltrer dans le tuyau. Pour se prémunir de ce danger il est recommandé d’utiliser un tuyau en PVC ou en polyéthylène, ou bien encore pour les anti-plastiques de la fonte ductile (c’est-à-dire extensible).
Doit-on installer une VMC ?
L’installation d’une VMC n’est pas une condition sine quanone à l’installation d’un puits canadien mais contribue grandement à sa bonne efficacité en permettant une meilleure régénération de l’air, surtout si l’habitation comporte plusieurs pièces. Dans le cas d’une VMC double flux il faudra garder les fenêtres closes afin d’assurer la meilleure efficacité du système.
Doit-on nettoyer le tuyau ou le ramoner comme le conduit d’une cheminée ?
Il n’est normalement pas nécessaire de nettoyer le tuyau si ce dernier a été installé correctement. En effet, pour éviter la moisissure quelques règles sont à observer. Le tuyau doit suivre une légère pente afin d’éviter la stagnation d’eau résultant de la condensation de l’air. Il est aussi nécessaire d’installer un filtre à la sortie extérieure pour barrer la route aux insectes, rongeurs, crapauds et autres indésirables. Le seul entretien consistera alors à changer régulièrement le filtre.
Quelles économies peut-on attendre grâce à une telle installation ?
Le gain est variable en fonction de la taille du tuyau et de l’étanchéité de l’enveloppe de la maison. Cependant on remarque qu’en règle générale un puits canadien permet de faire varier de 5 degrés la température par rapport à l’air extérieur (en plus en hiver et en moins en été). Il s’agit donc d’un excellent complément pour qui veut réaliser une maison à très basse consommation énergétique, d’autant plus que son coût d’installation est relativement faible.
Les retombées économiques peuvent être importantes si le puits canadien est couplé à un chauffage à bois flamme verte (hautement performant) et que votre maison est orientée nord-sud.
Combien coûte l’installation d’un puits canadien ?
La réalisation d’un puits canadien est une solution particulièrement bon marché si elle est pensée en même temps que la construction de la maison. Auquel cas le tarif se réduira à un léger surplus pour l’achat du tuyau, du filtre et de la percée de la tranchée, soit une somme variant de 300€ à plus de 3000€. Tout dépendra de ce que vous êtes disposé à réaliser vous même.
En revanche, si vous souhaitez installer un puits canadien sur une construction existante, le budget à prévoir variera en fonction de l’existence ou non d’un système de VMC. Il faudra alors compter entre 1500 et 3000€.
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